Une grande statue de bronze, œuvre de Blaise Planchamp de Vouvry, nos accueilles au départ de la rue consacrée au souvenir de notre musicien qui habita l’arrière de la maison qui donne sur la place, à l’ouest.
Les Parchet sont originaires de Vouvry. Mais Arthur Parchet est né à Clarens en 1878 . Ses parents, anciens précepteurs en Russie, avaient ouvert un pensionnat pour les jeunes gens de la noblesse russe.
Après ses études au collège de Sion, Arthur fait un détour par le Technicum de Bienne. Mais son attrait irrésistible pour la musique est plus fort, il sera musicien. Il s’en va étudier à Stuttgart et à Berlin.
Diplômé, il est nommé chef d'orchestre à l'Opéra de cette ville pour 4 ans. Puis, il séjourne dans diverses villes d'Europe centrale avant de se fixer à Heidelberg en 1907. Ses compositions sont très remarquées et une brillante carrière s'annonce. Il se marie en 1911 avec une musicienne cantatrice: Marguerite-Flora Silbermann.
L'Académie de Mannheim l'appelle comme professeur de composition mais... c'est la guerre ! La famille Parchet doit rentrer en Suisse et Arthur, sa femme et leur fils Rolf né en 1912, arrivent à Vouvry, le village d’origine de la famille où ils espèrent recevoir de l’aide car ils sont très démunis. Le musicien voudrait faire bénéficier ses compatriotes de toutes ses connaissances afin d'élever le niveau musical de son canton d'origine, mais... Arthur Parchet se trouve bien à l'étroit dans les fonctions qu'on lui propose !
En 1918, il est ouvrier agricole dans la plaine du Rhône et fait la connaissance d'un réfugié roumain, Panaït Istrati, qui va devenir un ami. Par lui, Arthur entre en contact avec Romain Rolland, Prix Nobel de Littérature, qui vit à Villeneuve.
Retiré à Vouvry, Arthur lutte contre la misère ; il compose des recueils de chants pour les écoliers, élabore un programme d'enseignement de la musique pour l'école normale mais il est totalement incompris par les autorités.
Ses jugements sur la valeur musicale des fanfares, des catastrophes ambulantes dit-il, lui attirent de très nombreux ennemis. Sa femme meurt en 1927, il perd son fils Rolf, ouvrier et boxeur, en 1932.
Quelques amis fidèles, sa famille, les autorités communales et tant de villageois anonymes viennent en aide au malheureux musicien. Panaït Istrati lui fait parvenir un piano.
Sa dernière joie, c'est la fondation de son petit choeur-mixte qui donnera plusieurs concerts d'un excellent niveau.
“…mon art est tout pour moi et la vie ne m'est une valeur qu'autant qu'elle me permet de le cultiver. L'impossibilité de le faire est pour un artiste pire que la mort. Et cet état de choses a fait de moi un révolté…”
(1 novembre 1944 - Lettre à son ami René-Pierre Bille)
Arthur Parchet meurt à la Clinique de Saint-Amé de Saint- Maurice le 20 février 1946. Il repose à l'ombre du clocher de Vouvry.
Tiré de Vallesia – tomeXXXVI - Sion 1981 D'après le texte de Jean Quinodoz
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