Roumain d'origine, Panaït Istrati est né le 10 août 1884 à Braïla, important port céréalier dans le delta du Danube. Il ne connaîtra pas son père, contrebandier de tabac qui meurt quand Panaït n'a que neuf mois. Le certificat d'études en poche, l'adolescent quitte sa mère pour vivre sa vie, multiplie les apprentissages, exerce cent métiers, s’engage sur un bateau et débarque à Alexandrie. Puis il parcourt tout le bassin méditerranéen. Avide de connaître la terre et ses habitants, passionné de lecture, c'est en Suisse qu'il découvre le Jean-Christophe de Romain Rolland lorsqu'il tente de soigner une tuberculose au sanatorium de Sylvana, près de Lausanne. Cette maladie ne va plus le quitter. Engagé pour travailler dans la plaine du Rhône, il fait connaissance d’Arthur Parchet qu’il n’oubliera pas.
Mais son destin bascule. Il rencontre Romain Rolland qui l'exhorte à écrire, pressentant chez cet oriental passionné la puissance créatrice et la violence du coeur.
En 1924 paraît Kyra Kyralina, livre qui va être traduit en une vingtaine de langues. Les oeuvres se succèdent: Oncle Anghel, Mes départs, Méditerranée, Les chardons du Baragan... Utilisant sa nouvelle notoriété, Istrati poursuit son combat pour les droits de l'homme et dénonce la terreur blanche dans les Balkans. Il offre un piano au pauvre musicien rencontré lors de son bref passage à Vouvry.
L'Occident le déçoit, il part pour Moscou et voyage plus d'un an à travers l'URSS. Il en revient déçu et publie, en 1929, des témoignages accablants pour l'Occident et pour le bolchévisme.
Dès lors, Panaït Istrati se retrouve seul, mais toujours solidaire des vaincus. Eternel opposant, il s'affirme comme l'homme qui n'adhère à rien.
Toujours malade, il regagne son pays. Panaït Istrati meurt à Bucarest le 16 avril 1935.
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